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Les secrets du procès Papon – Souvenirs sur l’Affaire

Gérard Boulanger, éd. Le Cherche-Midi, 2018, 238 p., 22 €

Le 6 mai 1981, le Canard enchaîné révélait que le ministre du budget Maurice Papon avait, lorsqu’il était, entre 1942 à 1944, secrétaire général de la préfecture de la Gironde, signé des décisions envoyant des Juifs vers le camp de Drancy, et, partant, permettant leur déportation. Quatre jours plus tard, F. Mitterrand était élu Président de la République, devançant V. Giscard d’Estaing, que Papon soutenait. L’«affaire Papon » commençait : une bataille juridique de 17 ans, conclue, le 2 avril 1998, à l’issue d’un procès de six mois devant la Cour d’assises de la Gironde, par la condamnation de Maurice Papon à dix ans de réclusion criminelle pour « complicité de crimes contre l’humanité ».

 

Un homme eut un rôle très important dans cette « affaire » : Gérard Boulanger, avocat bordelais, président local de la Ligue des droits de l’homme, qui déposa les premières plaintes en décembre 1981, suivit les péripéties d’une procédure fort mouvementée, et assista de nombreuses parties civiles au procès. Dans cet ouvrage, son quatrième sur le sujet, G. Boulanger détaille, par le menu, ce qui fut, pour lui, le combat de sa vie. Un livre-témoignage qui a valeur de testament puisque l’auteur, qui fut aussi conseiller régional d’Aquitaine, élu du Front de gauche, est décédé en juin dernier, quelques semaines après l’avoir publié.

Didier Béoutis