Soldat de l’ombre, au cœur des forces spéciales

Général Christophe Gomart avec Jean Guisnet, Tallandier, 2020, 383 p. – 19,90 €

Dans un entretien accordé au journal Le Monde en octobre 2021 après la parution en 2020 de son livre de mémoires Soldat de l’ombre, le général Christophe Gomart, désormais passé au privé, évoquait notamment le retrait d’Afghanistan et l’engagement de l’armée française au Mali dans le cadre du COS (commandement des opérations spéciales) : « c’est en Afghanistan, disait-il, que les forces spéciales françaises ont acquis leurs lettres de noblesse » et ce au prix de 90 de nos soldats morts au combat entre 2003 et 2012, dont le capitaine Thomas Gauvin.

Pendant trente-cinq ans de guerre de l’ombre, le général a été en première ligne sur tous les fronts : Sarajevo, Rouanda, Afghanistan, Libye, Mali, jusqu’au Moyen-Orient, pour soutenir les Kurdes avec Daech.

Issu d’une longue lignée d’officiers – son père était général – Christophe Gomart a pris le commandement du COS en 2011. Homme d’action, mais aussi de réflexion, il note, dans son entretien du Monde que dans les opérations au Moyen-Orient, « on ne mesure pas toujours la profondeur des liens tribaux et les aspects religieux. Or le fait de vouloir imposer dans cette région notre démocratie avec ses valeurs, je ne suis pas sûr que cela fonctionne. »

Certains de nos responsables politiques, avant de prendre les décisions d’intervention en Afghanistan, en Libye ou ailleurs, auraient dû prendre ces éléments en compte.

Jean Orizet