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1919-1921, Sortir de la guerre

Jean-Yves Le Naour, Perrin, 2020, 544 p., 25 €

Docteur en histoire, spécialisé dans la Première Guerre mondiale, Jean-Yves Le Naour vient de publier ce nouvel ouvrage portant sur l’immédiat après-guerre. Le 11 novembre 1918, Clemenceau avait dit à son chef de cabinet : « Nous avons gagné la guerre. Il nous faut, maintenant gagner la paix, et ce sera plus dur encore ! » Le « Tigre » parlait d’or, car, loin de l’apaisement souhaité, ces années sont marquées par des troubles et des incertitudes : les mécomptes des traités de paix (est-ce la « faute à Versailles ? ») ; la mauvaise volonté allemande ; une diplomatie tiraillée entre la volonté d’équilibre de la Grande-Bretagne et les ambitions du président américain Wilson, alors que la guerre continue au sud-est (Grèce, Turquie), et, qu’à l’est, la guerre civile russe fait de 5 à 7 millions de morts. Solidement installé en Russie, le nouveau fléau qu’est le « bolchévisme » s’infiltre dans les pays d’Europe par le truchement des partis communistes et des incitations à des grèves. Dès ces premières années d’après-guerre, se profilent, donc, les germes qui conduiront, moins de vingt ans plus tard, à un nouveau grand conflit mondial... La brillante analyse de Jean-Yves Le Naour, ponctuée d’intéressants détails, nous permet de comprendre ce fatal engrenage.

Didier Béoutis