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La « Mère de Dieu » dans la tourmente révolutionnaire

Alain Landurant, éd. Glyphe, 2020, 200 p., 15 €

Journaliste de presse dans la Manche, Alain Landurant a écrit plusieurs ouvrages historiques sur des lieux et des personnalités normandes. Sa récente biographie fait (re)découvrir une Manchoise de Barenton, Catherine Théot (1716-1794). Domestique dans un couvent parisien, la Barentonnaise se prend pour « élue de Dieu », et après avoir été internée à la Bastille, puis à la Salpêtrière, s’installe rue de la Contrescarpe où elle ouvre une chapelle et vit de prophéties. L’un des fidèles de la « mère de Dieu » est, en 1794, le révolutionnaire Gerle, ancien prêtre, proche de Robespierre. Agissant au nom d’un groupe de « montagnards » désireux de se débarrasser de Robespierre, Guillaume Vadier (1736-1828), président du Comité de sûreté générale, organise, en juin 1794, un complot contre « l’incorruptible », à partir de fausses preuves accusant la « mère de Dieu », et ridiculisant le mysticisme de celui qui avait imposé, en mai, le « culte de l’Être suprême ». Cette affaire aboutira à diminuer le prestige de Robespierre, participant, ainsi à sa chute. Arrêtée, Catherine Théot décédera, le 1er septembre 1794, à la prison de la Petite-Force, à Paris. Une biographie fort bien écrite, montrant comment la « petite histoire » peut contribuer à la « grande »…

Didier Béoutis