Opération Walkyrie

Jean-Paul Picaper, Éd. L’Archipel, 458 p., 21 €
Ce livre de Jean-Paul Picaper est en général bien documenté, surtout grâce aux témoignages des descendants des conjurés. Il y manque cependant des sources d’archives et en particulier « La Schwarze Kapelle », le nom du regroupement des conjurés préparant l’attentat contre Hitler ourdi par des officiers supérieurs de la Wehrmacht.
L’exécuteur poseur de la bombe, Stauffenberg, y est présenté comme le chef du complot, alors que son âme véritable semble bien en avoir été le général Ludwig Beck, dans le sillage de l’amiral Canaris. L’auteur paraît ignorer les tentatives successives de ces officiers supérieurs pour rencontrer des émissaires alliés afin de négocier le retrait de l’armée allemande derrière la frontière allemande après l’élimination d’Hitler : celle de l’amiral Canaris à Paris à la chapelle de la Sainte-Agonie, ou celle des maréchaux von Kluge et Rommel dans la poche de Mortain Falaise. Dès 1998, un ouvrage déposé avec un dossier d’enquête au Service historique de la Défense (1K 984 DITEEX), avait consacré deux chapitres à la « Schwarze Kapelle », tant pour ces tentatives de négociations que pour l’exécution de l’attentat lui-même. En dépit de ces manques, « Opération Walkyrie » de Jean-Paul Picaper démontre un travail important de recherches sur l’attentat lui-même ainsi que sur ses suites.
Michel Talon
24-mars-11