Skip to main content

L’Outrage du plaisir

Claudine Helft, Obsidiane, 2021, 80 p. – 12 €

Trois courts poèmes ouvrent cet ouvrage suivis de deux poèmes en prose, puis l’écriture change, s’amplifie, se développe en trois cahiers successifs où le poème en prose et la prose poétique se mêlent. De tous les livres publiés par Claudine Helft, (14) celui-ci est le plus original, le plus accompli : c’est le livre de la maturité. « D’amour en humour, elle promène la pluie et ses tristesses dont elle sait faire des joies « dans l’invention du vivre » et salue les gaîtés de la vieillesse en outrageant le plaisir ». Je ne sais, de l’auteur ou de l’éditeur, qui a écrit ces lignes, sur un des rabats, mais elles résument parfaitement le contenu de ce livre de sagesse et d’espoir à l’écriture et au lyrisme parfaitement maîtrisés. Voici un très beau court poème en prose :

Triste soudain, le soir est tombé comme un couperet sur l’or de l’automne éteignant à la fois la lumière et l’ombre du soleil mince comme on étreint la terre avant de la semer, avant de l’endormir entre deux grands arbres vétustes et longs. Les bruyères soudain se taisent au balcon, sourient au vent.

Jean Orizet