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Daïku

Marc Gadmer, Frisson Roche, Belles Lettres, 2021, 214 p. – 19 €

Journaliste, rédacteur en chef adjoint de Femme actuelle, l’auteur nous donne ici son deuxième roman historique après les Adieux de Fontainebleau paru en 2006. Ce roman est le plus singulier qu’il m’ait été donné à lire depuis longtemps. Nous sommes en 1914. D’origine suisse, le canonnier Markus Kramer, du 3e régiment de fusiliers marins envoyé par le Kaiser au Japon pour constituer la première base aéronavale en mer de Chine est aussi violoniste, futur premier violon de l’orchestre de Tokushima qui, le 1er juin 1918, va interpréter la Symphonie n°9 de Ludwig van Beethoven dans un camp de prisonniers. Ce même premier juin commence la bataille de Bois Belleau qui se prolongera jusqu’au 26 juin. C’est le premier engagement des troupes américaines sur le front français. Il sera meurtrier pour les jeunes soldats américains : près de 2000 morts et 8000 blessés. Le prologue de 14 pages du roman est un étonnant exercice de style, qui donne à voir – et à entendre en contrepoint – l’exécution de la Symphonie n°9 et l’assaut mené par les Américains dans le Bois Belleau. Extraordinaire morceau de bravoure – à tous les sens du terme – qui sert de prélude à ce roman picaresque et réaliste à la fois avec l’histoire de Markus Kramer, héros d’une aventure hors du commun, à la fois symphonie et requiem.

Jean Orizet