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Parler de lui

Jean Clamour, Paris, Gallimard, 2018, 151 pages, 14 euros.

Dans Parler de lui, l’auteur reprend certains thèmes de son récit Le garçon qui danse le Madison, comportant des éléments autobiographiques, qui était paru il y a quinze ans, en 2003. Le narrateur, fils cadet, troisième génération d’une famille installée au Maroc relate l’histoire de celle-ci autour de 1960, alors que le père décide de quitter ce pays après la mort de Mohammed V, pour ce qui se révèle une hasardeuse mutation dans les Hautes-Alpes. Le narrateur décrit les relations difficiles entre lui  et de l’autre côté son frère et son père, les difficultés d’adaptation en France métropolitaine, le tout dans un récit écrit soixante ans après les événements, à la suite de la redécouverte fortuite des lettres envoyées par le frère aîné lors d' un service militaire en Algérie dont il ne reviendra pas. « Mes parents et moi avons vécu la guerre d’Algérie par procuration. » Le récit de ce drame familial est souvent accompagné de commentaires acerbes sur ce qui est dénoncé comme aveuglements ou cynismes des acteurs de la tragédie historique. « Deux sentiments contradictoires. Je me sentais chez moi en Afrique du Nord, m’alarmais de devoir en partir, ces hommes, ces femmes chassés dans des conditions dramatiques me faisaient pleurer, mais je me doutais qu’ils payaient là leur refus de considérer les Algériens comme des citoyens à part entière. » Le récit se donne pour but principal d'évoquer ce frère disparu : " Le sauver de l'oubli. Dire celui qu'il a été." 

HPL