Reflets des jours mauves

Gérald Tenenbaum, Editions Héloïse d’Ormesson, 2019, 208 p., 17 €

Le professeur Michel Lazare, chef de service à la Pitié, expert en génétique clinique, génome et cartographie, tangue sous les compliments, les honneurs, les éloges, la caresse pommadée d’un public conquis venu lui rendre un hommage officiel. Rosette au revers du veston, tout trahit en lui le notable arrivé, victime désignée pour l’embaumement anthume. Pourtant, le salut viendra de ce jeune journaliste du fameux Lancet, institution en matière de littérature scientifique. Réfugié dans un café près de la rue Mouffetard, faisant office de « confessionnal », l’aparté commence, loin de la foule et de son tumulte. C’est alors que le scientifique se débonde, que l’homme apparaît sous le masque. Lazare n’a-t-il pas voulu trop longtemps jouer aux apprentis sorciers ? Ses recherches et découvertes ne dissimulent-elles pas quelque secret ? Un profond regret, même, celui d’un amour perdu ? Nous avions aimé un des précédents romans de Tenenbaum : Peau vive, subtil et émouvant. Celui-ci remet élégamment le couvert avec finesse et sensibilité.                                                                        Patrick TUDORET