Georges Seren-Rosso - Lieutenant à Bukavu

Georges Seren-Rosso - Lieutenant à Bukavu, sous le commandement de Robert Denard

Michel-F. Henry - éd. Orbs Patria nostra, 2019, 88 p,. 20 €

Originaire d’Abreschviller (Moselle), où son père était « passeur » pendant l’Occupation, Michel-F. Henry a enseigné l’histoire dans des collèges mosellans, tout en écrivant plusieurs ouvrages historiques sur les sujets locaux. Son dernier livre est consacré à un ami depuis  l’adolescence, Georges Seren-Rosso (1942-2018) – « il ne s’agit pas d’une biographie, mais d’une tentative pour comprendre le cheminement intellectuel et moral qui a poussé un garçon, à la jeunesse fort normale, à des aventures hors du commun ».

Descendant d’un «Garibaldien » venu en France, en 1870, pour aider l’armée de Napoléon III, puis installé en Lorraine, Seren-Rosso a eu une destinée peu ordinaire. D’un caractère exalté, habité par l’idée de prendre les armes pour les justes causes, il fait son service militaire dans les parachutistes, mais sans pouvoir, comme il l’aurait voulu, servir en Algérie. En 1965, il devient instructeur dans l’armée nationale congolaise. En 1967, il fait partie des « volontaires étrangers » qui, sous le commandement de Robert Denard et Jean Schramme, soutenant la rébellion de Moïse Tshombé au Katanga, se retournent contre le président Mobutu. Seren-Rosso, avec le grade de « lieutenant » participe ainsi aux combats de Bukawu, d’août à novembre 1967. En octobre, il tue, au moyen d’un revolver, un « mercenaire » belge qu’il accuse d’ « abandon de poste ». Arrêté, à la suite d’une « cavale », par la police française, il est traduit devant la cour d’assises de Nancy, qui l’acquitte. Marié, père d’un enfant, devenu éducateur pour sourds-muets, Seren-Rosso passera de longues années en hôpital psychiatrique, avant de décéder, en 2018, à 76 ans. Un itinéraire hors du commun, que raconte son ami Robert-F. Henry, qui l’a bien connu.

Didier Béoutis