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Tirailleurs

Editions Pierre de Taillac, 2020, 200 p. - 38 €

Ce remarquable ouvrage aurait pu s’intituler « La légende des Turcos ».

Un siècle et demi d’histoire de notre armée d’Afrique nous est raconté à travers une centaine de témoignages biographiques ouvrant sur un éventail de tirailleurs les plus célèbres (Lamy, Juin, Monsabert) aux inconnus mais autant valeureux (Ferktou, Benaïssa, Habbi), des plus hauts gradés aux deuxièmes classes. Riche en anecdotes et abondamment illustré, ce livre devrait figurer dans toutes les bibliothèques d’anciens combattants.

Il met en valeur la qualité exceptionnelle des Turcos, due à la qualité non moins exceptionnelle des chefs de tous grades qui les commandaient.

A l’heure où l’on parle de plus en plus de repentance vis-à-vis des Algériens, il est bon de rappeler combien d’entre eux, pour différents motifs, se sont engagés aux côtés de l’armée française pour la gloire de l’Empire.

La première partie évoque les engagements des tirailleurs, et plus particulièrement le 1er régiment de tirailleurs algériens, depuis leur création jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie. On suit les Turcos, qu’ils soient cardes français ou tirailleurs d’origine nord-africaine, à l’époque de la conquête de l’Algérie et pendant la campagne du Mexique. On les retrouve pendant la guerre franco-prussienne de 70, puis les deux guerres mondiales, enfin, en Indochine et dans les djebels à travers les écrits laissés par les anciens, cadres français mais aussi tirailleurs de souche nord-africaine, ou les témoignages recueillis par leurs descendants.

La seconde partie montre l’évolution des Turcos, après la dissolution progressive de la plupart des régiments de tirailleurs dont les traditions ont été reprises par le 1er régiment de tirailleurs créé en 1994. On assiste alors, toujours à travers les témoignages des nouveaux Turcos, à la participation de cette unité d’élite aux OPEX qui ont été engagées dans la fin du siècle et les deux premières décennies du nouveau millénaire.

Ce livre est en fait un monument de mémoire pour que cette exceptionnelle armée d’Afrique ne soit pas oubliée.

Philippe de Parseval