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Dix-huit mois dans les Aurès

Dix-huit mois dans les Aurès. Septembre 1960-février 1962. Chronique de guerre.

Jean Talamon, L'Harmattan, 2019, 206 p. – 22,50 €

L'auteur se souvient d'un double temps fort de sa vie : la guerre concomitante de son mariage. C'est le récit émouvant autant que documenté d'un soldat enfoui dans " la montagne mythique et rebelle ". Aspirant puis lieutenant, Jean Talamon servit au 7e Régiment de tirailleurs composé à 95 % d'Arabes, de Berbères et de Chaouïas engagés aux côtés de la France. Cet officier crapahuta, peur au ventre, dans le djebel Mahmel, l'Ahmar Khaddou et le Refaa, traquant, guettant ou craignant les fellaghas. L'intérêt et l'originalité de son récit tiennent à ce que les chapitres alternent la chronique des combats avec les lettres quasi quotidiennes qu'il échange avec Claude tout juste épousée, ce qui donne une dimension poétique à son témoignage. L'auteur compare ces missives à de " grands oiseaux blancs traversant la Méditerranée pour se poser dans le djebel".  Ainsi, cette chronique de guerre est, aussi, une chronique d'amour où "la séparation comme fécondée dépasse la présence". 

Alfred Gilder