Le locataire du XXe
par Michel WYN, éditions GLYPHE Octobre 2018.
Mais non il ne s'agit pas du 20e arrondissement, ni du titre d'un roman policier, non pas du tout, c'est le récit enlevé, plein d'humour et empreint d'une certaine sagesse d'un homme qui a l'habitude de s'adresser à un large public. Michel Wyn n'y va pas de plume morte certes, mais ne tombe pas dans la vulgarité au cours du survol d'un siècle, dont il considère être le locataire et en tant que tel, le droit de s'en octroyer les jouissances et les inconvénients. Il tente de nous les faire partager, y parvient. Ses choix sont généralement judicieux sous le scalpel de la politique, de la littérature et de la religion. Certes il ne s'agit pas de Houellebecq mais la question demeure à la manière d'un philosophe de l'univers où le monde est bien remis à sa place. Quelques phrases majeures mais discutables cependant car dans la catégorie des salauds il semble tout de même que l'on ne saurait passer de Verlaine à Monsieur Celine nommé sous son nom de bon médecin. Michel Wynn écrit aussi un intéressant entretien avec... le ciel. Cinq chapitres pour décrire une "conscience d'honnête homme" : "être conscient du problème n'est pas le résoudre". Belle initiative de le chercher à travers les mots parfois et une vie bien remplie dont la conclusion reste ouverte : "l'athéisme me semble une évidence... Mais la tolérance un devoir". "Tant qu'il aura des croyants, il y aura des poètes." Mais, en fait, qu'est-ce qu'un poète en 2018 ?
Claudine HELFT