Les femmes de la Royal Navy, Leur combat pour la liberté 1917-1945
Geneviève Moulard, Éditions de l'Officine, 366 p. – 20 €
Le "WRNS", les "Wrens"...qui les connaît en France aujourd’hui ? Grâce à Geneviève Moulard, vous saurez qu'en 1917, la Royal Navy a créé un corps auxiliaire : le "Women' s Royal Navy Service" recrute en septembre 1917, sous les ordres de l'officier Vera Laughton Mathews, 3000 femmes, les "Wrens", pour des tâches "féminines" de ménage ou secrétariat qui se diversifieront peu à peu, pour libérer de certains travaux côtiers les hommes partis en mer. Approuvant cette formation, le roi George V lui accorde légitimité et uniforme, non sans susciter des réactions masculines..., sous la direction de Lady Katherine Furse qu'il anoblit. La Princesse Anne préface aujourd'hui l'ouvrage. Si le 11 novembre 1918, 41 bases comptant 1000 équipages sont opérationnelles, le 1er octobre 1919, les Wrens retournent à la vie civile jusqu'en 1940 : ce corps renaît pour l'évacuation de Dunkerque. 12.000 femmes accomplissent alors à bord des bateaux, au mess ou au pont, des tâches "anti-féminines"...sur torpilles, ballons ou l’écoute des U-Boote, au centre de Transmissions de Bletchley, puis aux "Bombes", pour décoder "Enigma". Parmi les neuf personnes dans le secret du D-Day, Beaujolais Cavendish est témoin en temps réel des mouvements dans la Manche et 1088 Wrens des Transmissions auront joué un rôle capital le 6 juin 44. Après la Normandie, nous les retrouvons à Berlin, Yalta, Ceylan, ou au Japon. 75.000 en 1944, 15.000 en 1946, elles embarqueront en 2014 à bord du sous-marin nucléaire Vanguard et pourront même, en 2019, intégrer les "Royal Marines Commandos" ! Cette étude, passionnante car solidement documentée, éclaire un volet peu connu : l'histoire de l’intégration progressive mais réelle dans le monde très masculin, a priori hostile, de personnels féminins utiles, volontaires et courageux.
Brigitte Albert-Jacouty