Mercredi noir à Mobayan
Vincent Lazerges, Préface de Stéphane Audoin-Rouzeau, École de Guerre, 2021, 180 p. – 15 €
Mercredi noir à Mobayan est le premier essai du lieutenant-colonel Vincent Lazerges. Il nous plonge le temps d’une lecture au cœur des combats de Kapissa en Afghanistan où lui-même a été engagé en opérations.
Construit selon la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action, comme une tragédie dans le théâtre classique, on vit la guerre en direct. L’action est pratiquement vécue du lever du soleil au coucher du soleil, au plus près des acteurs. S’appuyant sur les témoignages écrits de ces derniers, Vincent Lazerges nous fait revivre cette journée de combat meurtrière. Nous la vivons, nous la ressentons, nous l’entendons. La sueur, la poudre, la chaleur, le sang, les explosions, le sifflement des balles, les cris …. nous y sommes !
L’auteur cite en tête de chacun de ses chapitres quelques vers du poème de Victor Hugo Le cimetière d’Eylau. Véritable ouverture au combat du 7 septembre 2011, ils décrivent de manière lyrique un combat que les soldats du XIXe siècle comme ceux du XXIe siècle vivent de manière dramatique.
L’action est centrée autour de 4 personnages clés. Le médecin dont l’action primordiale illustre parfaitement ce qu’est la médecine de guerre. L’adjudant, chef d’une section engagée, blessé gravement au visage, qui suit en spectateur le combat et restera conscient jusqu’à son évacuation sur la base de Tagab. Le capitaine commandant le sous-groupement, au contact de l’ennemi, qui cherche à se faire l’idée la plus juste de la situation afin de prendre les bonnes décisions. Et, enfin le colonel chef des opérations qui depuis son poste de commandement cherche à apporter l’appui nécessaire aux soldats pris sous le feu ennemi.
A lire ce livre, on comprend mieux ce que signifie l’expression « le brouillard de la guerre ».
Général Christophe Gomart