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June

Emmanuelle de Boysson, Calmann-Lévy, 2022, 234 p. – 17,50 €

Romancière et essayiste de talent, Emmanuelle de Boysson a publié une vingtaine de livres. Elle est aussi chroniqueuse, cofondatrice du Prix la Closerie des Lilas et membre de plusieurs jurys littéraires dont les nôtres. Après Les années solex et Que tout soit à la joie, qui révèle le secret de la mort de son grand-oncle, le cardinal Jean Daniélou, elle publie Je ne vis que pour toi, sur Natalie Clifford-Barney et poursuit avec June son exploration du parcours d’une femme éprise de liberté. Au fin fond de l’Arizona, June Mansfield, âgée et affaiblie, réfugiée dans le ranch de son frère, se souvient de son grand amour, Henry Miller, de leur coup de foudre dans un dancing de Broadway et de leur vie de bohême. Tour à tour comédienne, serveuse et entraîneuse, elle croyait tellement en son mari qu’elle l’a entretenu pour qu’il puisse donner naissance à son œuvre. Devenue un personnage de fiction sous la plume de l’auteur de La Crucifixion en rose et d’Anaïs Nin avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle n’a jamais dit sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années folles pour faire revivre cette personnalité fantasque, ô combien romanesque, et recomposer le puzzle d’une existence aux nombreuses zones d’ombre. Un roman envoûtant et haletant, porté par une plume dansante et poétique qui répare une injustice. Un bonheur de lecture. 

Alfred Gilder