L'enfant des camps
Francine Christophe. Éditions Grasset, 2021, 118 p. – 12,90 €
Une histoire, sans aucun doute, il en est d'autres sur ce difficile sujet ; d'autres, dont chacune est unique ! Elle signe ici " la preuve du maléfice nazi " que certains nient encore aujourd'hui. Celle qui nous est contée relate l'expérience dramatique d'une petite fille de huit ans très douée, et de sa mère arrêtées en 1942.Torturées moralement, maltraitées physiquement, sauvées par l’amour, les rencontres, le partage même dans la boue. Le roman puise sa force dans l'ignoble, mais y forge la force exceptionnelle de la maternité, en mots qui permettent de supporter les images de l'insupportable. On doit à Pierre Malliere, son éditeur, d'avoir su accompagner l'auteur dans un récit qui s'exprime dans un langage limpide, alors qu'on éprouve la tentation de le réinventer pour exprimer l'indicible.
La beauté de ce livre tient dans le paradoxe même de sa beauté. Car il est un hymne à l'amour et s'achève ainsi "C'est leur amour (celui de ses parents) qui m'a sauvée".
C'est l'histoire d'un bébé miraculé né dans les camps, c'est la volonté du vivre.
Pourtant tant qu'il y aura encore en elle "un souffle "de cette vie, Francine Christophe "s'emploiera à dénoncer ce qui n'aurait jamais dû exister. "
Claudine HELFT .